Gestion Technique du Bâtiment (GTB) : le guide complet

par | 4. juillet 2025 | Technologie

À l’heure où la performance énergétique devient une nécessité face à l’accélération du réchauffement climatique et à la crise de l’énergie, la gestion technique du bâtiment (GTB) s’impose comme LA solution de supervision de la consommation globale d’un site. Vous souhaitez mieux comprendre la GTB, son rôle et sa mise en œuvre ? Dans ce guide, SimonsVoss lève le voile sur le futur du bâtiment connecté.

Regroupant toutes les solutions informatiques permettant de piloter et coordonner les installations techniques d’un bâtiment, la GTB s’inscrit dans le principe du Smart Building – une démarche d’efficacité énergétique devenue incontournable depuis l’obligation par décret en France de mettre en place de ce type de systèmes pour tous les bâtiments du tertiaire, existants ou neufs, de plus de 290 kW, et ce à compter du 1er janvier 2025.

Qu’est-ce que la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) ? Définition

Pour la désigner, on emploie parfois le terme « immotique ». Ce dernier fait référence à la domotique appliquée aux immeubles. Les anglophones parlent de « building management system ». Mais qu’est-ce que la GTB ?

La Gestion Technique du Bâtiment fait référence à un ensemble d’outils techniques et systèmes automatisés au sein d’un bâtiment ou d’un site mis en place. Leur but est de gérer les fonctionnalités d’un bâtiment et d’optimiser ses performances.

 

Quel est le rôle d’une gestion technique des bâtiments ?

L’objectif de cet ensemble de systèmes de gestion d’équipements est d’offrir une vision globale des installations et permettre d’en assurer la gestion, la régulation et la surveillance – le tout, de manière centralisée.

La GTB permet de superviser de nombreuses installations, telles que :

  • l’éclairage et la commande des stores ;
  • l’électricité (alimentation électrique et alimentation de secours) ;
  • le chauffage, la ventilation et la climatisation (régulation CVC) ;
  • la plomberie (PLB) ;
  • la sécurité (contrôle d’accès, vidéosurveillance, dispositifs incendie et alarmes).

Serrures RFID : un contrôle d’accès innovant

Pourquoi mettre en place une Gestion Technique du Bâtiment ? Plusieurs raisons, notamment : améliorer le confort des usagers, automatiser des processus manuels, faire des économies d’énergie, etc.

Quelle est la différence entre la GTB et la GTC ?

Dans le domaine de la sécurité et du contrôle d’accès des bâtiments, la distinction entre la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) et la Gestion Technique Centralisée (GTC) est centrale.

La GTB fait référence à l’ensemble des systèmes et solutions techniques qui permettent de gérer, de surveiller et d’optimiser de façon automatisée les équipements d’un bâtiment (chauffage, climatisation, éclairage, etc.). Elle vise à améliorer le confort des occupants tout en optimisant les coûts énergétiques.

Par contre, la GTC est un sous-ensemble de la GTB et désigne spécifiquement les systèmes centralisés qui pilotent et coordonnent les différents équipements techniques d’un ou de plusieurs bâtiments depuis une interface unique. Dans un contexte BtoB (business-to-business), comprendre cette nuance est primordial, car elle influence directement la stratégie de sécurisation et d’optimisation des installations d’une entreprise.

 

Comment fonctionne la GTB ?

La gestion technique du bâtiment fonctionne grâce à un réseau d’installations connectées entre elles afin de favoriser l’échange de données, de consignes et d’actions. Ce système automatisé à la base de l’installation d’un bâtiment domotique s’appuie sur 4 types d’installations.

 

1. Le poste de contrôle

Digital et gestion technique du bâtiment sont intrinsèquement liés : le poste de contrôle est un poste informatique doté d’un logiciel de supervision qui joue le rôle d’interface entre le système de Gestion Technique du Bâtiment et l’utilisateur. Ce « logiciel GTB » centralise toutes les données des équipements techniques du bâtiment, lui permettant de les surveiller et les contrôler via une plateforme unique.

2. Les capteurs

Installés dans de nombreux points stratégiques de l’immeuble, ces équipements enregistrent des informations qu’ils transmettent sous forme de données au système de traitement des informations du poste de contrôle. Ils mesurent des paramètres tels que la température, la luminosité, l’humidité ou encore la composition de l’air.

3. Les automates

Dans le contexte d’un système de Gestion Technique du Bâtiment, l’automate est un dispositif électronique programmé pour répondre aux besoins spécifiques des usagers du bâtiment tels que paramétrés. C’est le « cerveau » du système, qui sur la base des informations transmises par les capteurs, envoie des consignes aux actionneurs de manière automatisée.

4. Les actionneurs

Ce groupe d’équipements constitue le dernier pilier du processus. Les actionneurs traduisent l’ordre de commande issu du poste de contrôle et retransmis par l’automate en action concrète.

Un exemple concret : les éclairages

Une fois ces consignes paramétrées via le poste de contrôle, lorsque les capteurs détectent qu’une ampoule est éteinte, mais que quelqu’un est entré dans la pièce, les automates associés (relais ou gradateur) allument l’ampoule.

Quels sont les 3 niveaux de Gestion Technique du Bâtiment ?

Il existe 3 niveaux plus ou moins avancés de Gestion Technique des Bâtiments. Ils se distinguent par le degré d’automatisation du pilotage – celui-ci dépend de la fonction de la GTB.

 

Surveillance : GTB niveau 1

Le niveau 1 est considéré comme le niveau de base de la GTB. Celui-ci concerne le contrôle direct et immédiat des équipements. Ici, la GTB prend en charge tous les systèmes essentiels de la gestion du bâtiment tels que :

  • la CVC (systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation) ;
  • l’électricité ;
  • les dispositifs de sécurité comme les alarmes incendies ou les détecteurs de fumée.

 

Supervision : GTB niveau 2

À ce niveau intermédiaire, la GTB inclut une fonction de supervision. Elle régule les systèmes en ajustant les actions selon des consignes prédéfinies. Cela implique d’agir sur la programmation des équipements à travers des systèmes de contrôle et de gestion plus avancés.

La GTB niveau 2 intègre ainsi des capteurs, automates, actionneurs et logiciels de gestion capables d’automatiser les systèmes de CVC, d’alarme, d’électricité ou encore de sécurité.

 

Suivi : GTB niveau 3

Le troisième niveau de la GTB, le plus avancé, permet d’ajouter à la surveillance et à la supervision une exploitation plus intelligente du bâtiment à travers un suivi précis des performances et de la consommation (en énergie et en eau) du site. Il utilise des systèmes de gestion intégrés et automatisés chargés de surveiller et de contrôler l’ensemble des installations techniques.

 

Quels sont les avantages de la GTB et dans quels secteurs s’applique-t-elle ?

 

Les avantages de la Gestion Technique du Bâtiment

Ses avantages sont multiples. Un gestionnaire de site qui installe une GTB peut espérer :

  • des économies d’énergie : à travers une gestion optimisée des systèmes énergétiques conduisant à la réduction des coûts comme de l’empreinte carbone du bâtiment ;
  • du confort et de plus de qualité de l’air : en maintenant des conditions intérieures optimales (température, luminosité, ventilation) ;
  • plus de sécurité et de prévision des pannes : grâce à la surveillance permanente des équipements et des systèmes de sécurité afin de prévoir les besoins de maintenance et d’offrir une sécurité optimale ;
  • de la flexibilité et une gestion à distance du bâtiment : pour ajuster facilement la programmation des différents systèmes en fonction des besoins changeants des occupants et des saisons ;
  • un suivi des performances : grâce à la compilation de données précieuses à analyser pour comprendre les tendances de consommation et aller vers toujours plus d’efficacité énergétique.

La GTB, applicable à tous les secteurs d’activité

Les secteurs d’application de la GTB sont nombreux, mais elle est particulièrement indispensable pour gérer la technique des grands bâtiments. Cela concerne en particulier les centres commerciaux, les hôtels, les hôpitaux, les immeubles de bureaux ou les universités et écoles. Elle est également appliquée dans le secteur industriel, pour la surveillance des machines en usine, ou encore dans la logistique pour optimiser les conditions de stockage d’un entrepôt.

En réalité, la GTB est applicable dans pratiquement tous les secteurs où les installations techniques jouent un rôle pilote dans l’opération quotidienne des bâtiments et leur gestion énergétique.

SIMPLICITÉ

SÉCURITÉ

DESIGN

CONFORT

Comment mettre en œuvre un système de Gestion Technique du Bâtiment ?

 

Le décret BACS

Depuis le 20 juillet 2020, le décret BACS (Building Automation & Control Systems) exige la mise en place d’un système de pilotage intelligent pour certains types de bâtiments du tertiaire.

Cette démarche s’inscrit dans la volonté du gouvernement français de lutter contre le gaspillage énergétique de ce secteur. Ainsi, l’installation d’un système GTB deviendra obligatoire à compter :

  • du 8 avril 2024 pour les bâtiments tertiaires neufs à la puissance supérieure à 70 kW ;
  • du 1er Janvier 2025 pour les bâtiments tertiaires existants à la puissance supérieure à 290 kW ;
  • et du 1er Janvier 2027 pour les bâtiments tertiaires existants, avec une puissance supérieure à 70 kW.

Les étapes de la mise en oeuvre

Vous êtes concerné par le décret BACS et l’obligation de mettre en place une gestion technique pour votre bâtiment dans un futur proche ? De la planification en amont à la mise en service, voici les étapes à suivre pour mener à bien l’installation d’un système GTB compatible avec vos objectifs et vos besoins.

Étape 1 : analyse

  • Évaluation des systèmes existants
  • Identification des besoins
  • Définition des objectifs

Étape 3 : installation

  • Installation des composants
  • Configuration du matériel et programmation
  • Réalisation de tests
  • Formation des utilisateurs

Étape 2 : conception

    • Construction de l’architecture du « système GTB » (capteurs, actionneurs, contrôleurs, logiciels…) par une entreprise de gestion technique du bâtiment
    • Choix des technologies en fonction des besoins
    • Choix des fournisseurs en fonction des besoins et du budget

Étape 4 : suivi et maintenance

  • Mise en place d’un planning de maintenance des équipements
  • Mise en place d’un suivi continu des performances
  • Analyse des données recueillies
  • Optimisation des performances

Le contrôle technique dans la gestion du bâtiment

Comme tous les équipements matériels ou digitaux, les systèmes de GTB exigent un contrôle régulier, même une GTB de niveau 1. Afin de garantir le bon fonctionnement des équipements (CVC, éclairage, etc.), assurez-vous d’organiser régulièrement l’audit de votre Gestion Technique du Bâtiment, et sa maintenance.

Avec quels financements installer un système GTB ?

Si la perspective d’une telle installation est d’abord celle d’économies conséquentes sur les dépenses du bâtiment à long terme, sa mise en place n’en reste pas moins coûteuse. Heureusement, pour maîtriser la consommation énergétique d’un site et répondre aux réglementations, tout en gardant le contrôle de sa trésorerie, des solutions de financement existent.

 

Le Contrat de Performance Energétique (CPE)

Le CPE est un outil prévu par la loi Grenelle I de 2006 qui permet de répondre aux enjeux d’amélioration des performances énergétique des bâtiments. C’est un accord passé entre un maître d’ouvrage et un opérateur d’énergie qui garantit l’efficacité énergétique du bâtiment à l’aide d’objectifs de performance fixées par le contrat.

Les CPE sont conçus pour assurer que les mesures d’économie d’énergie engagées donneront les résultats escomptés, avec des sociétés tierces qui peuvent financer les améliorations initiales et être ensuite remboursées via les économies réalisées.

 

Le Certificat d’Économie d’Énergie (CEE)

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) sont un dispositif instauré par les pouvoirs publics pour encourager les économies d’énergie. Ce système repose sur une obligation légale faite aux vendeurs d’énergie (électricité, gaz, GPL, chaleur et froid, fioul domestique et carburants pour automobiles) de réaliser des économies d’énergie. Ils sont ainsi amenés à promouvoir activement l’efficacité énergétique auprès de leurs clients et sont tenus d’aider les entreprises à financer des économies d’énergie.

Dans le secteur tertiaire, il est possible de bénéficier des primes CEE et de bonifications sous certaines conditions pour financer l’installation ou l’amélioration d’un système de GTB : c’est l’opération BAT-TH-116 du dispositif CEE.

 

Les Prêts Économies d’Énergie (PEE)

S’adressant aux TPE et PME ayant plus de trois ans d’activité, le PEE permet de financer des projets de rénovation énergétique et d’installation de gestion technique du bâtiment portant sur l’éclairage, le chauffage et la climatisation, le froid et la motorisation électrique.

De 10 000 à 500 000€, le montant de l’aide est proportionnel à la trésorerie de votre entreprise, sous réserve que celle-ci soit saine. Pour en savoir plus sur les conditions d’obtention, consultez le site de Bpifrance (porteur du programme).

 

Les aides fiscales et locales

D’autres aides financières à un niveau plus local peuvent venir compléter les financements cités précédemment. Il existe aussi des aides fiscales pour les entreprises qui s’engagent dans la transition énergétique, comme des crédits d’impôts. Pour en savoir plus, consultez la page de documentation des aides aux entreprises pour favoriser leur transition écologique.

 

Si la Gestion Technique du Bâtiment constitue aujourd’hui un impératif réglementaire, c’est surtout un pivot central dans la construction et la gestion de la Smart City de demain : une ville moins polluante et plus agréable à vivre. En intégrant les technologies de la GTB, les gestionnaires de bâtiments, qu’ils soient du secteur public ou privé, contribuent en effet activement à la réduction de l’empreinte carbone, s’employant à atteindre l’efficacité énergétique tout en générant des économies substantielles.

Demain, l’intelligence artificielle, la data et l’internet des objets continueront d’alimenter les avancées dans ce domaine, promettant un avenir où la GTB sera encore plus intuitive, prédictive et intégrée à nos pratiques quotidiennes.